Jeudi en littérature

Ce n’est pas un thème le plus lu chez Soène… Mais cet espace est avant tout un lieu où je peux me faire plaisir, hein !

Cerise sur le gâteau, je vous propose de découvrir comment le nom d’un homme religieux est-il devenu un apéritif intemporel !
Dans la catégorie « jeudi en gourmandise« , je vais parler de Félix Kir (à la mode de Stéphane Berne) -pages 47-48-

Stéphane Bern

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne passait pas inaperçu ! Jacques Chaban-Delmas, alors Président de l’AN, disait du religieux et homme politique Kir (1876-1968) : « c’est une figure ! » En effet, ce truculent personnage marqua les rangs des Députés des IV et Ve République. Pensez donc, à 91 ans, il est réélu Député de Cote-d’Or pour la 7e fois ! Que diriez-vous, pour fêter cette victoire, de boire un petit blanc-cassis plus connu sous le nom de Kir ? Porter un toast en l’honneur de quelqu’un avec un apéritif qui porte son nom, en voilà une chose peu commune !

Félix Kir vient d’une famille lorraine (coucou Mamylor) établie dans un village près de Dijon. Son grand-père aurait transformé leur vrai nom de famille Curé en Kir en arrivant en Bourgogne. Félix a très tôt la vocation et entre au séminaire. Un Curé dans les ordres, voilà une information qui ne s’invente pas ! D’abord vicaire, il est affecté aux services  de santé durant la Grande Guerre avant d’être nommé chanoine (conseiller de l’évêque) en 1928. Egalement conférencier et rédacteur au journal catholique Le Bien du Peuple, Félix Kir participe aux grands débats de l’époque et se distingue par son patriotisme. Rien d’étonnant donc au fait qu’il commence à s’impliquer dans la ville de Dijon à la fin des années 1930 (il n’hésite d’ailleurs pas à prendre le képi pour faire la circulation dans les rues de la ville), et qu’il s’engage dans la Résistance. Kir fera ainsi évader 5 000 prisonniers de guerre français d’un camp près de Dijon, sera sérieusement blessé dans un attentat dirigé contre lui et, à la Libération, se verra nommé secrétaire du comité départemental. Entré en politique, le chanoine refuse lors des élections municipales et législatives de 1945 de s’allier aux Partis traditionnels. Il crée donc sa propre liste d’Union sociale et est élu député-maire de Dijon, mandat qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1968.

Lors des réception officielles, le chanoine institue la tradition de servir du Bourgogne aligoté additionné de liqueur de cassis, rencontre de deux produits du terroir bourguignon. Particulièrement féru de cet apéritif créé en 1841 par un cafetier dijonnais, le député-maire est même connu pour transporter dans son cabas une bouteille de blanc et de la liqueur de cassis lorsqu’il se rend à l’Assemblée ! Lejay-Lagoute, un fabricant dijonnais de crème de cassis -je vous conseille leur Kir royal !-, pense alors à utiliser le nom du député-maire populaire pour faire la promotion du blanc-cassis. Kir accepte volontiers : dès 1951 son nom est associé à son apéritif favori ! En 1967, le chanoine Kir entre dans le dictionnaire -autrement dit de son vivant, une véritable consécration !

Tchin tchin !
Bouillon Chartier-kir

23 réflexions sur “Jeudi en littérature

  1. Un grand classique de l’apéro, facile à mettre en place!
    L’histoire est belle, épique et savoureuse .
    Ayant peu de goût pour le cassis, je lui préférais la crème de mûre. J’en parle au passé car cela fait bien longtemps que je n’en bois plus ! 😉

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    1. Tiens donc, il me semblait pourtant avoir répondu…
      WP ne va pas copier CB et faire des crises, hein 🙄
      Plus trop de Kir, non plus, Antiblues, à l’apéro, trop sucré…
      On a pris l’habitude, entre amis, de boire un verre du vin qui sera servi pendant le repas, plus de mélange de vins et moins de degrés d’alcool 😉
      Une fois de temps en temps, c’est bon pour le moral. Tu devrais ne pas l’oublier 😆
      Gros bisous

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    1. PhotoNanie, parfois je change de « crème » (pas de sirop) mais je reviens toujours au kir classique avec cassis.
      J’aime bien aussi boire un « communard » vin rouge/cassis. Je crains un peu le vin blanc, il me donne mal à la tête 🙄
      Le sirop de violette doit être moins sucré ?
      Gros bisous

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  2. le kir étant la seule boisson alcoolisée que je boive, je connaissais le fait qu’il soit dans les ordres mais pas tous les détails! Merci d’avoir éclairé ma lanterne!
    bisous

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    1. Super alors, Maryline, si je t’ai appris quelques détails de l’origine du Kir 😆
      Tu pourras désormais faire la savante avec tes amis !
      J’aime bien découvrir ces légendes culinaires 😆
      Gros bisous

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  3. et bien quelle histoire, il mériterait d’être plus connu ce mr Kir (j’ignorais que ce fut lui à l’origine de l’apéritif du même nom), et quel personnage. Merci pour cette tranche d’histoire.

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    1. Mamyline, je te reconnais bien là 😆
      Nous, on sait ce qui est bon pour notre moral, hein !
      Et la prochaine que tu dégusteras un Kir, tu pourras faire la savante avec tes Amis 😆
      Bisous

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  4. merci pour cette belle page d’histoire
    le kir c’est un grand classique mais maintenant on multiplie beaucoup les variantes tant en crème qu’en vin…pas toujours une grande réussite mais il en faut pour tous les goûts n’est ce pas ? LOLLLL…je n’en bois vraiment pas souvent comme tu sais en plus je sors très peu mais le dernier c’était le mois dernier, un repas avec des copains au restaurant des parents à Fanny soirée musique avec un petit groupe chez eux et menu unique proposé c’est normal (quand même deux choix d’entrée et plat, joliment appelés terre/mer…) et l’apéro c’était un kir à la violette….
    gros bisous
    patricia

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    1. Comment ça tu ne sors pas souvent ? Plus que moi, il me semble 😉
      Je plaisante !
      Dans ces mélanges, souvent, on ne sent plus les arômes du vin et c’est dommage 🙄

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